Entrée express de contractuels dans l’éducation : à quel prix ?

En amont de la rentrée scolaire, l’académie de Paris a organisé une formation d’une journée pour plus de 200 enseignants contractuels. Même si critiquée par certains pour son manque d’épaisseur et son précipitation, cette opération est essentielle pour remplir les rangs vides des classes parisiennes.
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Formation en accéléré pour les profs contractuels

Ce 30 août 2023, le lycée Jacques-Decour à Paris accueillait des jeunes sortants d’études, et quelques personnes en reconversion, anxieuses à l’idée de devenir professeur des écoles contractuel. Malgré l’attribution de tous les postes sur concours, les enseignants contractuels restent indispensables pour le remplacement de leurs homologues titulaires.

D’après les affirmations de Pap Ndiaye, le ministère de l’Education nationale a embauché, sur le plan national, l’année dernière, environ 4 500 contractuels, ce qui constitue un total global d’environ 35 000 contractuels.

 

Préparation en express : une réalité acquise

Le constat de Gabrielle, 25 ans, résume bien le dilemme de ces enseignants contractuels : “Ce n’est pas en une journée que l’on devient prof”. Gabrielle confie aussi son appréhension concernant la relation avec les autres enseignants et les parents.

Cela rejoint les préoccupations de Xavier, 55 ans, qui, suite à une reconversion, regrette le manque de mise en situation et de reconnaissance de son statut de prof contractuel. “Beaucoup pensent que nous sommes des profs au rabais. Il y a des parents qui ont mis un an à accepter ma présence.”

Stress et incertitudes pour les contractuels

Sandra Vaubien, conseillère pédagogique, relève aussi le stress inhérent à la position des contractuels. Sans être informés de leur école d’affectation, la préparation de la rentrée devient un casse-tête. De plus, les interrogations sur la durée de leur mission engendrent une incertitude constante.

Le rôle des formateurs est alors de leur rappeler que l’institution les a validés et qu’ils sont prêts à assumer leur mission. Claire Bocher conclue ainsi sur cette note : “Il faut se concentrer sur ce que l’on veut leur transmettre, bien plus que ce que l’on veut leur faire faire”.

De l’expérience malgré tout

Malgré ces doutes, tous les contractuels ne sont pas des novices. Eric, 59 ans, a passé sans difficulté du privé au public. Il insiste sur l’importance d’échanger les réflexions sur la position à adopter face aux élèves.

Il reste à savoir si cette formation en accéléré saura transformer ces contractuels en professeurs accomplis, prêts à mener leur mission avec brio. En se plongeant dans l’arène de l’éducation, ces formateurs auront beaucoup sur leurs épaules et malgré leur formation rapide, beaucoup attendent d’eux une parfaite maitrise de leur mission.

 

Un aménagement à l’improviste

Le besoin urgent de professeurs dans les classes de l’académie de Paris a poussé l’administration à entrer dans un mode de recrutement express. Les candidats, fraîchement arrivés, doivent préparer leur rentrée sans disposer des détails sur leurs affectations. Cela engendre une incertitude et une pression supplémentaire pour ces nouveaux enseignants contractuels qui n’ont pas encore une grande expérience dans le milieu de l’éducation.

 

Former des artistes, non des techniciens de l’éducation

Néanmoins, au-delà de l’aspect technique de l’enseignement, il faut se rappeler que la profession d’enseignant n’est pas une science exacte, c’est un art. Enseigner, c’est transmettre une passion, partager un savoir. Les contratuels, malgré leur préparation rapide, portent avec eux une envie de transmettre et auront à cœur de faire leur maximum pour aider leurs élèves à grandir intellectuellement.

 

La quête du juste milieu

La question centrale pour ces contractuels reste néanmoins de trouver le juste équilibre. Entre autorité et bienveillance, entre rigueur et flexibilité, le métier d’enseignant est un défi constant, amplifié pour des enseignants fraîchement recrutés et manquant d’expérience. L’essence même de leur métier, la transmission, sera constamment mise à rude épreuve dans leurs classes.

 

Notre avis

Nous considérons que la situation de ces enseignants contractuels est loin d’être idéale. Néanmoins, nous reconnaissons aussi l’effort fourni par l’académie de Paris pour assurer la continuité de l’éducation. Certes, une formation en une journée n’est pas suffisante pour former un enseignant accompli. Cependant, ainsi formés rapidement, ces recrues permettent aux établissements de commencer l’année dans un climat moins tendu, sans classes sans professeurs. De plus, parmi ces contractuels, certains s’avèrent très performants malgré leur préparation rapide, car ils apportent avec eux une expérience de vie et une motivation qui fait parfois défaut aux professionnels formés de manière plus conventionnelle.

 

À retenir : l’entrée express des contractuels dans l’éducation

📚 La formation en une journée est une réalité pour de nombreux enseignants contractuels à Paris.
🏃‍♀️ Le recrutement express est nécessaire pour combler les rangs, même si ce n’est pas l’idéal.
💼 Un équilibre entre autorité et bienveillance doit être trouvé malgré le stress et les incertitudes.

 

Conclusion

En conclusion, nous pouvons constater que face à un besoin pressant d’enseignants, des systèmes de formation express sont mis en place pour former des contractuels dans des délais courts. Si le système n’est pas parfait, il permet une rentrée plus sereine pour les élèves et offre à de nouveaux enseignants de prendre pied dans un domaine où on a besoin d’eux.